Garde champêtre mais pourquoi par Garde citadin

Je me souviens du garde champêtre de mon village. C’était un personnage. Respecté, craint et qui avait toujours un mot gentil, une manière d’atténuer les tensions, de réprimander les enfants quand ils faisaient des bêtises. Il était très présent aussi bien dans le village qu’aux alentours allant de champs en jardins, de domaine en exploitation. Sous l’autorité du maire, il avait d’innombrable missions en lien avec la prévention et la surveillance du bon ordre, garant de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques. Toujours vigilant pour faire respecter la loi, vérifiant les permis de chasse à l’automne, soucieux de la protection de l’environnement et lançant les alertes dès qu’il découvrait une situation ne respectant les normes, garant du maintien des installations du domaine public, élément modérateur lors de conflit de voisinage, présente à la sortie des écoles…

Ce personnage était, dans mon village, aussi connu que le maire, le médecin et les instituteurs. C’était un beau métier. Il avait un uniforme avec une casquette.

Le métier de garde champêtre est apparu au Moyen-Age, il devait surveiller les récoltes (les champs) puis, dès le 17e siècle, sous Louis XIV une nouvelle mission lui incombe celle de surveiller et de traquer les braconniers et les glaneurs dans les terres du roi et des seigneurs.  C’est après la Révolution Française que cette profession connaîtra son apogée.

Ce fonctionnaire territorial est habilité à constater par procès-verbal les contraventions et les délits portant atteinte aux propriétés rurales et forestières ainsi que les contraventions aux règlements et arrêtés de police municipale, des maires comme des Préfets. Il exerce ses compétences dans plus de 150 domaines comme celui de la police de la route, la police de l’eau ou encore la police de l’urbanisme. En tant qu »agent chargé de certaines fonctions de police judiciaire, il était agréé par le procureur de la République et assermenté.

Mais depuis 1958, l’affectation de ce fonctionnaire n’est plus obligatoire dans les communes rurales, et peu d’entre-elles en ont gardé : elles ne sont plus que 1500 de nos jours contre près de 30 000 en 1958.

Et je me dis que c’est bien dommage, car cet agent de proximité, assermenté dans plusieurs domaines, est le garant du bien vivre ensemble.

D’ailleurs, face à toutes les incivilités citadines, aux situations précaires des personnes isolées, au besoin grandissant de plus de sécurité, il me semble évident qu’un Garde citadin par quartier serait une solution pour faire respecter les réglementations, lois, décrets… pour pouvoir mieux vivre ensemble. Car personnellement je trouve regrettable de voir les rues de ma ville jonchées de crottes de chien non ramassées, de poubelles éventrées, d’encombrant laissés à l’abandon. Seulement nous manquons d’agents assermenté pour faire respecter la loi.

Un gardien de quartier connaitrait les habitudes de chacun et saurait facilement repérer et verbaliser les contrevenants, comme il serait vigilant aux personnes vivant seules et qui peuvent être en difficulté chez elles suite à une défaillance physique ou un problème de santé majeur.

Oui cela aurait un coût, mais le service en retour serait pour le bien de tous : c’est bien là un des objectifs des impôts que nous payons. D’ailleurs j’ai du mal à comprendre pourquoi des personnes se permettent de détériorer les lieux publics, les mobiliers urbains ou de ne pas participer à sa préservation… c’est comme s’ils se méprisaient eux-mêmes, ne se respectaient pas : payer des impôts et détruire ce que l’on a payé.

Ou peut-être que ces personnes-là ne payent pas d’impôt direct et ne savent pas qu’elles en payent indirectement et que celles-là sont aussi susceptibles d’augmenter en fonction des dépenses de l’état, notamment pour renouveler les objets cassés !

Pourquoi dans certaines régions et les autres pays, les gens respectent plus leur environnement y compris dans les villes. Je suis allée en Italie cet été, et c’est incroyable le nombre de personne avec un chien en ville et … l’état immaculé des trottoirs : pas une crotte de chien !! Pourquoi cela est possible et pas chez nous ? Faut il vraiment utiliser la répression pour combattre les incivilités ?