C’est en rentrant vers notre lieu de résidence, sur Corso Regina Margherita, que nous sommes arrivés sur la Porta de Palazzo : le « ventre de Turin ». Une place de plus de 50 000 m2, dallée, octogonale, limité par la ville et des grands marchés couverts dont celui de l’horloge avec son charme d’ancienne gare. En face, un Mercato beaucoup plus récent et sur la place deux autres qui abritent le marché aux poissons et celui de la viande et fromage.
Mais le plus fascinant est le spectacle qui se déroule sous nos yeux : plateaux, tentures, tréteaux en fer et une multitude de personnes qui s’affairent pour monter des stands qui accueilleront les forains le lendemain matin.



Nous pensons vivre un épisode unique de cette place, mais non ! Tous les soirs, sauf le samedi, le marché est remonté car quelques heures auparavant, il est démonté pour que le personnel de nettoyage puisse effectuer une chorégraphie bien réglée à l’aide de balai, de jets d’eau et de véhicules adaptés. Ainsi, incessamment cette place est envahie par des stands, qui vont être démontés, puis remontés et ainsi de suite tous les jours de la semaine : un travail de Sisyphe !

Sur la place en cette fin d’après-midi, un groupe de danseurs asiatiques s’entrainent ne faisant pas cas de l’effervescence alentour, près du marché aux poissons. Des personnes s’arrêtent, les regardent puis repartent vers la ville et leurs occupations du soir. Nous faisons de même après cette première journée dans le Piémont.

Le lendemain matin, la place avait revêtu ses couleurs chatoyantes de tentures rouges permettant un ombrage favorable aux multiples couleurs des étals : vert, jaune, aubergine, orange, rouge, blanc, crème … un régal pour les yeux qui instinctivement font saliver nos papilles : fruits, légumes, fromages, olives, pizza, foccacia… à la vue des prix pratiqués, une seule envie, celle de se préparer des plats de légumes crus ou cuits. Bien sûr notre choix se porte sur d’odorantes tomates (1 € le kg), du basilic et de la mozzarella di buffala (7€ le kg) puis sur des asperges vertes pour en faire une brouillade accompagnée d’une mâche et de radis. A l’apéritif, des olives, des gressins et un bon Chianti ! C’est décidé, nous déjeunerons à l’appartement !
Je passe sur nos achats convulsifs au niveau vestimentaire, objectivés par des articles de différentes qualité, qu’il convient de bien choisir !
Au final, nous y avons passé au moins 3 joyeuses heures et nous y sommes retournés le samedi matin pour profiter d’un autre marché : celui de la brocante et des « puces ».

Dans un quartier typique, avec linges aux fenêtres, pavés sur la route, des étals de vendeurs, des boutiques qui sortent leurs articles et tout cela dans une ambiance « bon enfant », douce et tranquille. Plusieurs rues accueillent les forains permettant une ballade agréable jusqu’au Doire Ripaire, un des cours d’eau qui rafraîchit la ville.

De retour à la Porta Palazzo, nous sommes allés nous restaurer dans un complexe moderne, en face du marché couvert, qui abrite une galerie commerciale à l’étage, mais surtout une multitude de cuisines/restaurants ouverts sur une salle centrale où vous pouvez déguster ce que vous avez choisi dans les restaurants. Une idée sympathique permettant de gouter à différentes saveurs, pour une somme modique, tout en restant au même endroit : plats de pâtes, viande, pizza, polenta frites, salades, foccacia, pâtisseries… il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses !
Si vous allez à Turin, consacré au moins une journée à ce quartier qui demande d’être découvert tranquillement, mode balade déstressante… malgré une activité environnante très riche.
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