Balade dans le Vercors-1ère partie

Lorsque deux personnes décident de mettre leurs vies en commun, elles s’enrichissent de plus de rencontres, chacune ouvrant son cercle amical et familial. Ainsi c’est une véritable aventure amicale qui se met en oeuvre.

Qu’il est agréable de partager des souvenirs (les leurs) et d’en construire d’autres pour plus tard (avec eux).

Dans mon histoire, c’est un réel plaisir, sans cesse renouvelé, au gré de nos rencontres. J’apprécie ses amis et lui également. Ce n’était pas gagné d’avance car quelques années nous séparent et quand il chantait du Dick Annegarn dans les années 70, moi je rentrais à l’école maternelle.

Autant dire que c’est avec un peu d’appréhension que je lui présente mes amis. Mais tout se passe bien. Parmi eux il y a un couple avec qui on s’entend particulièrement bien et pas seulement parce que mon compagnon aime jouer à la pétanque.

Cela fait maintenant 3 étés qu’on se retrouve pour partager quelques jours ensemble. L’an dernier nous avions fait sportif avec la descente de l’Ardèche en canoë, cette année nous décidâmes d’être plus « touristes de campagne » et nous sommes allés passer une journée dans le Vercors.

Nous avions réservé une visite de la grotte de Choranche, dont la particularité est qu’elle est accessible sans à avoir à monter et descendre d’interminables marches. Elle se trouve à l’intérieur d’une montagne et non dans ses profondeurs. Ce qui ne gâche rien à sa splendeur et permet d’être moins fatiguée !

Une splendeur… pas de mot pour décrire ce lieu, je vous laisse plutôt vous plonger dans les photos.

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Un escalier à monter pour atteindre un balcon et la projection sur les murs d’un spectacle « son et lumière » de quoi faire de cette visite un moment unique.

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Puis nous nous sommes aventurés un peu plus dans le Vercors pour arriver à Vassieux-en-Vercors.

Nous avons décidé de visiter le Mémorial de la Résistance. Ce dont je ne me souvenais pas, c’est que le Vercors avait été un haut lieu de la Résistance, durant la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout le théâtre d’un épisode dramatique et capital pour la libération de la France.

Un épisode oublié, comme un déni pour ne pas ressentir la douleur du souvenir.

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La France est sous l’occupation allemande : les jeunes doivent se rendre en Allemagne pour effectuer le Service de Travail Obligatoire.

Bon nombre de jeunes ne veulent pas partir en Allemagne et s’enfuient dans le maquis. Pour survivre, ils n’ont qu’une échappatoire : rentrer dans la Résistance. Ils sont là par défaut, sans aucune envie de combattre, mais simplement envie de survivre. Isolés dans un maquis qu’ils ne connaissent pas, comment se nourrir, s’hydrater… les résistants les aident et par reconnaissance, ces jeunes rentrent dans la résistance, sans savoir se battre, méconnaissant les épreuves qu’ils vont devoir endurer.

En juillet 1944 une stratégie militaire se décide : il faut tout mettre en œuvre pour occuper les allemands afin qu’ils ne se méfient pas du débarquement massif en Normandie. Ainsi un faux débarquement est prévu en Italie, un vrai à Toulon et les résistants sont appelés à occuper un maximum les armées allemandes, pour cela ils doivent recevoir des armes et seront encadrés par des résistants aguerris pour les former.

Portés par cette mission au goût de liberté, les résistants du Vercors façonnent une piste d’atterrissage pour recevoir les armes nécessaires à la victoire. Un homme, symbole de la Résistance, les tient au courant des différentes directives. Malheureusement, il se fait arrêter et avec lui le lien entre la Résistance et les autorités militaires des Alliés.

En juillet 1944, quand dans la vallée de Vassieux on entend des vrombissements de moteurs dans le ciel, la population est en liesse : les armes arrivent, la fin de la guerre est proche !

Mais dans le ciel, bizarrement les avions tractent des planeurs. Planeurs qui sont lâchés dans la vallée et vont atterrir sur la piste de fortune des résistants.

Les portes s’ouvrent sur des allemands munis d’un armement lourd et c’est plus de 15 000 soldats Allemands qui partent à l’assaut du Vercors, massacrant tout sur leur passage : viols, pendaisons, égorgements, enfants, vieillards, blessés… les ordres sont formels et exécutés sans pitié. 201 civils et 639 maquisards vont perdre la vie dans d’affreuses souffrances.

Quelques jours plus tard, quand de l’aide arrive, le constat sera effroyable.

Le débarquement a bien eu lieu, les allemands ont été « occupés » un peu partout en France par les résistants et les civils. Le Vercors n’a pas été l’unique théâtre de massacres en France.

Ce pan de l’histoire se rappelle à nous au Mémorial du Vercors, sur la commune de Vassieux, et conserve la mémoire de la « tragédie du Vercors ».

Les témoignages, articles de presse, écrits, films… sont mis en scène pour nous raconter ces moments terribles et nous permettre de nous souvenir.

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