N’est pas docteur qui veut : automédication – Attention !

En 2017, le magazine 60 Millions de consommateur dénonçait l’inefficacité voire la dangerosité de certains médicaments en vente sans ordonnance.

Ainsi la pseudoéphédrine présente dans des médicaments contre le « rhume », est un puissant vasoconstricteur qui va agir sur votre nez mais également dans tout le reste de votre corps. Ainsi les zones sensibles comme les vaisseaux cardiaques ou ceux du cerveau vont en bénéficier, et ce n’est pas sans risque selon votre profil médical.

Vous avez une parade. Associée au blister qui contient les comprimés, il y a une notice qui prend beaucoup de place dans la boîte et qui vous donne une multitude d’informations : Vous avez été prévenu ! Interactions, mise en garde, effets indésirables… oui je sais cela ne donne pas envie de la lire… et pourtant !

Mais soyez tranquille l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) veuille pour garantir votre sécurité : elle définit régulièrement la liste des médicaments que sont en accès libre dans les pharmacies. Ces médicaments sont jugés sans danger, pouvant être utilisés sans intervention d’un médecin pour le diagnostic, l’initiation ou la surveillance du traitement. De plus ils présentent une posologie, une durée prévue de traitement et sa fameuse notice adaptée !

L’ordre des médecins a déjà mis en garde contre « l’automédication non contrôlée » car les risques sont flagrants. Qui va contrôler qu’une personne ne consomme pas un médicament sans ordonnance de manière régulière ? Cette auto-prescription qui peut cacher une pathologie grave. Les français sont les plus gros consommateurs de médicaments en Europe : 44% de la population prend des médicaments tous les jours ! Selon une étude de 2018 un senior sur cinq consomme trop de médicaments.

Un bénéfice pour qui ?

Ne pas avoir recours à une personne qualifiée qui posera le vrai diagnostic et prescrira un traitement adapté au patient, permet de ne pas rallonger les files d’attentes chez le médecin, de ne pas être remboursé de médicaments couteux qui ne seront peut-être pas efficaces. Cela peut avoir comme conséquence, une visite tardive chez le médecin, et le mettre en difficulté pour son diagnostic au regard des symptômes modifiés par le traitement autoprescris.

Alors que dans les années 80, des campagnes de lutte contre l’automédication étaient faites, actuellement le discours politique est différent au regard des économies qu’elle engendre.

Soyez vigilant !

On ne peut qu’insister sur le fait que l’automédication doit être raisonnée. Tout achat d’un médicament devrait être discuté avec le pharmacien, mais pas avec le préparateur derrière le comptoir. Ils n’ont pas fait les mêmes études.

Ma pharmacienne me connaît. Un jour j’ai eu besoin d’une préparation pour diminuer ma fatigue. Connaissant mon parcours thérapeutique et mes problèmes de santé, elle a pu être vigilante et m’expliquer pourquoi tel ou tel produit ne me convenait pas.

La vente de médicament en grande et moyenne surface devra être effectuée par un pharmacien diplômé. Mais cette situation risque de provoquer une pénurie de pharmacien en France, car les grandes surfaces vont s’emparer de ce nouveau filon, tout comme les investisseurs qui vont être attirés par l’ouverture du capital des pharmacies. Encore une nouvelle façon d’attirer la convoitise financière, dans un domaine qui est avant tout humain !

Fini le pharmacien qui veut garder une certaine éthique. Place aux investissements lourds qu’ils leur sont imposés et qui demandent des investissements dont ils ne sont pas en capacité d’assumer.

Ainsi va le monde, de plus en plus contraint par l’impact financier que les hommes ont créé et dont ils sont maintenant esclaves.