Alors que je voulais écrire un article en hommage aux militaires morts au Mali pour soutenir leurs familles et amis, ce matin j’ai connu l’angoisse d’une mère en attente d’information sur l’hypothétique possibilité de décès de son fils, militaire sauveteur héliporté à l’aviation civile. Alors je reprends cet article, avec une autre résonance en moi. J’ai élevé mon fils dans la bienveillance et lui ai donné l’envie d’être au service des autres ; il s’est engagé.

Il y a dans ce pays, des hommes et des femmes, qui sont fiers de leur patrie, qui veulent la préserver et qui n’hésitent pas à s’engager et à engager leur vie pour préserver celle des autres.

Mais ces autres en ont-ils vraiment conscience ?

J’ai entendu des réflexions comme « qu’est ce qu’ils allaient faire au Mali ? Ils ne peuvent pas rester en France et s’occuper d’autres choses ? ». Quelle réflexion irrespectueuse, et tellement dénuée de toutes réflexions.

Le plus triste c’est que les auteurs de telles paroles sont souvent ceux qui sont contre l’immigration des personnes fuyant leurs pays en guerre, voire même ceux qui s’émeuvent devant des reportages ou des films comme La Liste de Schindler, Les Uns et les Autres, ou Le Pianiste, qui ont peut-être même pleurer la disparition de l’équipe de Charlie Hebdo !!

Comment, avec notre connaissance, avec nos blessures de pays ayant subi la guerre, ayant assisté à l’extermination d’un peuple, pouvons-nous à ce point être aveugle des conséquences que peuvent avoir certaines actions politiques dans le monde, sur notre propre existence ?

Comment des personnes peuvent se mettre en danger en se disant que de toute façon il y aura bien quelqu’un qui va venir à leur secours au péril de sa vie !

Je m’insurge contre l’injustice que subissent nos militaires (et toutes forces de polices) ; les calomnies qu’ils essuient, les budgets qui leurs sont octroyés, les salaires indécents qu’ils ont au regard de leurs engagements. Un footballeur gagne bien plus que eux, qui sacrifient leurs vies pour aider les autres.

Je m’insurge contre le fait que les lois n’évoluent pas avec la société : cette future maman qui pleure le père de son enfant, militaire français, est décédé. Cette future maman qui, n’étant pas marié, ne bénéficiera, pas pour élever son enfant, des aides de l’état. Cette future maman qui devait être fière de son compagnon engagé pour la France, et qui se retrouve démunie noyée dans son chagrin, avec cet être qui vie en elle et qui connait déjà la tristesse de sa mère. Marcel Pagnol en 1940 avec La Fille du Puisatier dénoncé cet état de fait, mais depuis rien n’a changé.

Remercions nos fils, les fils de la nation qui veulent le maintien de la paix pour leur patrie, pour vous, pour nous, pour moi.

A tous les militaires engagés :

A toutes les familles en deuil 

Votre enfant, le fruit de vos entrailles, le symbole de l’amour à qui vous avez offert le souffle de la vie, a voulu protéger la nation. Vous pouvez être fier de lui. De vous, qui avez accepté son choix, et celui de vivre dans une angoisse toujours latente et portée par l’espoir qu’après chaque mission il vous reviendra vivant, entier, préservé.

Pourquoi tous ces accidents d’hélicoptère ?

Et je m’interroge sur les circonstances des trois derniers accidents successifs d’hélicoptères ayant entrainé la mort de 21 personnes, engagées dans la sécurité civile ou militaire :

2 février 2019 : Cinq militaires tués dans le crash de deux hélicoptères près du lac de Carcès dans le Var.

26 novembre 2019 : Un hélicoptère de combat Tigre et un hélicoptère de transport se sont percutés lors d’une opération au Mali. Treize soldats français, membres d’équipages et commandos, ont péri.

2 décembre 2019 : Trois secouristes ont perdu la vie dans le crash d’un hélicoptère de la Sécurité Civile, alors qu’ils partaient pour une mission de secours aux victimes des intempéries

J’aimerai avoir la réponse mais surtout les solutions afin qu’il n’y ait plus de morts inutiles.

A mon fils chéri dont je suis si fière