Ballade provençale – Alpes de Haute Provence

Mon oncle ne parle pas beaucoup. Il fait parti de ces personnes tranquilles qui aiment observer sans juger et qui regarde surpris les gens qui courent dans tous les sens après quoi ?

Il a une passion : le monde animal. Ainsi, à chaque fois qu’avec ma tante, il vient me voir à Aix en Provence, j’essaye toujours de l’amener voir des animaux. Il est capable de passer des heures à les regarder contemplatif, un plaisir simple… que j’aime lui offrir.

Si la Provence a mille couleurs, elle possède plusieurs trésors à nous offrir. Un de ceux qui, dans le passé, a donné un essor à certaines villes retirées des grandes métropoles est un trésor liquide. L’eau est un atout de la Provence, je ne parle pas de la mer qui lèche les limites sud de la région et qui procure multiples satisfactions aux habitants et touristes, ni de celle qui coule dans les lits des rivières, qui se dore au soleil dans les retenus d’eau, qui abreuve les arbres fruitiers si symboliques de la vallée de la Durance. Non, je parle de l’eau qui s’accumulent sous nos pieds et qui, après des années, gorgé de richesses minérales et capable de nous apporter bien être et bénéfices thérapeutiques.

Le thermalisme… Il a laissé dans la région des vestiges d’un autre temps, du temps où les personnes jouissant de considérables revenus, prenait du temps pour se soigner, atteindre un bien-être ou pour satisfaire leur oisiveté.

Aix en Provence (Aquae Sextia), Gréoux les Bains (Nymphis Grisélius),Digne les Bains … Curieusement, pour cette journée, le thermalisme allait être mon fil conducteur, car je devais rejoindre Digne pour participer à l’anniversaire d’une de mes amies très chères. Sur ce parcours Il fallait que je trouve un parc animalier.

Après recherche j’appris qu’un parc animalier avait ouvert ses portes à Gréoux, il y a deux ans, sur les thèmes de la fauconnerie et des chiens-loups : Les Aigles du Verdon. C’était parfait.

La route empruntée je la connaissais bien, et elle raviva mes souvenirs d’enfance : Peyrolles, Saint Paul Lez Durance, Vinon sur Verdon…

J’affectionne particulièrement le paysage que l’on voit après avoir quitté Vinon et où, tout à coup, dans un écrin de verdure, se détachant dans le ciel, Gréoux offre une de ses vues accrochées à sa colline. En contrebas une multitude de couleurs faite de champs cultivés entourés de collines arborées (oui il en reste encore en Provence, elles n’ont pas toutes étaient ravagées par les flammes !).

La première fois que vous arrivez à Gréoux les Bains, en venant de Vinon, vous prenez une route qui serpente dans une petite ville à fleur de côteau. Rien n’attire particulièrement votre regard, ce n’est qu’un village parmi tant d’autres. Pire, après avoir monté, vous arrivez à un grand parking sur votre gauche, des bâtisses sans caractère et un poste à essence sur votre droite. Rien de bien réjouissant.

Et pourtant…

La découverte se fait lorsque vous prenez le virage qui descend sur le petit rond-point, et là vous êtes propulsés dans une ambiance estivale et animée. Ce petit rond-point est le point stratégique de la découverte de la région mais avant tout de cette ville nommée l’« Oasis romantique du Verdon » par Jean Giono. Il venait flâner dans ce village typiquement et authentiquement provençal, et profiter des bains thérapeutiques d’une eau cherchée à plus de 1200 mètres de profondeurs, riches en minéraux, d’une température naturelle de plus de 40°C.

Si vous prenez la première sortie à droite, vous avez plusieurs options. Celle de déposer votre véhicule dans un grand parking pour aller aux thermes ou pour vous balader le long des berges aménagées du Verdon.

Sinon, vous continuer sur la route, une route que j’aime appeler « du bout du monde » car vous vous sentez rapidement plongée dans un univers qui semble perdu, loin de toutes civilisation, la route est sinueuse, étroite, escarpée mais quel bonheur de plonger dans cette petite crique du lac si bleu d’Esparron, entouré de hautes falaises calcaires.

Si vous optez pour la deuxième sortie, c’est un autre univers : arbres séculaires, Casino, Thermes, l’impression que le temps s’est arrêté. D’ailleurs il s’est arrêté : vestiges d’hôtels ou restaurants luxueux, maisons de maître, promenade dans un parc magnifiquement arboré.

A la sortie de la ville, c’est la route qui vous mènera vers les Gorges du Verdon, le plateau de Valensole, le musée préhistorique de Quinson, Moustier Ste Marie… tout un ensemble de lieux touristiques pour votre plus grand bonheur.

Et si vous prenez la troisième sortie, vous accédez au parking de la ville. Découvrez là en déambulant dans les rues commerçantes qui montent au château du XIIe siècle.

C’est cette sortie que nous avions prise pour nous restaurer en ville, et pensant que le parc animalier se trouverait à proximité comme le laisser entendre le GPS. Après quelques minutes interminables pour essayer de comprendre où se situer notre destination, nous avons pris la sage décision de les appeler.

En fait, l’attraction se trouve effectivement sur la commune de Gréoux, mais pour y accéder il faut prendre la route qui relie Manosque à Vinon sur Verdon !! Après être revenus sur nos pas, nous avons eu du mal à trouver l’indication sur la route et nous nous sommes engagés sur un chemin de terre battue s’enfonçant dans la colline. Autre route « du bout du monde ».

Parking indiqué sous les arbres, mais un temps d’hésitation avant d’entrapercevoir en hauteur un bâtiment accessible par une allée bétonnée montante et comportant de multiples marches. Accès difficile pour un fauteuil roulant ou une poussette.

Là-haut, l’accueil, une grande terrasse avec buvette et l’accès au parc animalier. Quelques volières, un espace pique-nique vétuste avec des tables-bancs qui tanguent quand on s’y installe, et à droite le parc des chiens loups. Bélinda anime un groupe de visiteur. Nous sentons de suite son engouement pour ses animaux, elle nous raconte leurs histoires, leurs vies avec une passion et une véracité non livresque ou universitaire. L’impression d’écouter un trappeur qui nous raconte sa vie avec force d’anecdotes et d’échanges, pas un animateur-guide féru de connaissances scientifiques. Bélinda est une jeune femme nature et naturelle, avec son franc parler et son envie de faire partager sa passion que ce parc lui permet de réaliser.IMG_6067 (2)

Puis est venue l’heure de voir les rapaces, mon oncle était fasciné. Le spectacle de fauconnerie permettait de voir les animaux de très près puisque certains venaient directement parmi le public surpris et un peu apeuré. Le clou du spectacle : l’association cheval/faucon qui offre un instant atypique de complicité animalière.

Mais il fallait reprendre la route, direction Digne les Bains que nous devions atteindre en début de soirée.

Digne se niche au confluent de trois vallées, donnant l’impression d’être la destination finale des voyageurs avant l’ascension des montagnes environnantes. Dès l’arrivée aux abords de la ville, de vastes trottoirs aménagés en promenade et parcours sportifs vous montrent que la politique de la ville est avant tout le bien-être de ses citoyens. La ville regorge de lieux pour les activités sportives :  parcours, pistes cyclables, itinéraires VTT, stades, plan d’eau, parcs arborés et bien sûr … les thermes. Mais comme Gréoux, on y trouve des vestiges d’hôtels et de restaurants à l’abandon, note du déclin de l’utilisation des thermes qui deviennent surtout curatifs en rhumatologie et autres pathologies.

Digne se dit « la » capitale historique de la lavande ! Mais en Provence il y a une multitude de villes et villages qui s’octroi ce titre. Toujours est-il que la lavande inonde les champs alentours créant un plaisir olfactif et visuel du mois de juillet au mois août, juste avant la cueillette.

Si l’odeur de la lavande en fait sa réputation, les vertus des huiles essentielles sont indiscutables et utilisées, récemment, dans des préparations culinaires. La lavande est aussi à la source d’un produit phare et dorée qu’est le miel, produit par d’infatigables abeilles.

Si je devais conseiller une seule miellerie en Provence, ce serait celle des Prés de Gaubert tenu par un apiculteur passionné et inquiet du déclin des colonies de ces adorables insectes.

Car comme il a pu en faire la douloureuse expérience, il ne peut que constater que depuis quelques années, la population d’abeilles est en très forte diminution, avec une disparition totale sur certaines zones. Subitement, les ruches se vident de leurs abeilles sans que l’on ne retrouve aucun cadavre à proximité. Ce syndrome est très préoccupant en raison de l’importance écologique de l’abeille en tant que pollinisatrice. Dans certains pays pour y faire face, c’est la main humaine qui pollinise les arbres fruitiers, comme la vanille dans les îles de l’Océan Indien.

Le site « Un toit pour les abeilles » annonce qu’en France, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent chaque année et qu’en 10 ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité.

Ce n’est pas encore le cas de la Miellerie des Prés de Gaubert, cependant des études montrent que plusieurs causes sont responsables de cette disparition progressive : traitements pesticides, infections parasitaires, maladies, pollution, réduction de la ressource alimentaire (quantité et diversité des fleurs fournissant nectar et pollen) et des habitats, compétition avec des espèces invasives, changement climatique, multiplication des émissions électromagnétiques, nouveaux prédateurs… Il ne tient qu’à nous d’agir.

Le lendemain matin, nous partions pour l’Italie, mon oncle et ma tante avec leur pot de miel des Garrigues et de l’huile essentielle de lavande fine.

C’est en chemin que ma tante me proposa de vous offrir, sur mon site, ses fameuse recettes réunionnaises. Retrouvez donc la recette du Pâté Créole, un régal pour qui aime le sucré-salé et s’amuser à décorer des gâteaux ! Ou on aime ou on n’aime pas … à vous de voir.

L’adresse d’Efedel : 

La miellerie des Prés de Gaubert :https://www.facebook.com/mielleriedespres2gaubert

Vous pouvez également acheter ce miel à la Brûlerie d’Aix en Provence à la Place Richelme, à Nice dans deux endroits : Les Cafés Indiens Rue Pérolière dans le vieux Nice, sur la corniche au Proxi et à Marseille à la chocolaterie L’Espérantine aux anciens docks.

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