Il y a une quinzaine d’année j’avais un fort pressentiment sur les conséquences du choix politique en matière d’achat de médicament pour les établissements de santé, plus gros consommateurs de produits.
En effet, afin de faire les économies préconisées par le gouvernement, les pharmacies à usage intérieur ont eu idée de se regrouper, pour les achats médico-pharmaceutiques, pour faire baisser les prix en passant par le système du marché public.
L’idée étant que pour toute commande les frais fixes restent identiques quel que soit la commande : véritable levier pour des marges économiques. Bon c’est un peu plus compliqué que cela, mais c’est l’idée !
Puis il y a une quinzaine d’année, dans la perspective de faire davantage d’économie, la grenouille a voulu se transformer en bœuf : pourquoi ne pas regrouper les établissements hospitaliers au niveau national ?
Et là c’était une décision catastrophique. Comment les autorités ont pu accompagner un tel projet ? Comment n’ont-ils pas anticipé les difficultés dans lesquelles nous sommes aujourd’hui ?
Que s’est-il passé ?
Près de 80 hôpitaux, et pas des moindres notamment des CHU, se sont regroupés, en créant une coopérative des acheteurs hospitaliers l’UniHA pour toutes les filières d’achats.
Conséquences : les demandes en produits pharmaceutique sont très très importantes, tellement importante que cela a mis à mal toutes les entreprises qui n’étaient pas en capacité de répondre aux Appels d’Offres, faute de pouvoir produire les quantités demandées et ont été obligées de fermer. Quant aux autres, elles ont délocalisé leur lieu de production surtout en Asie et aux Etats Unis.

Ainsi la mondialisation de la fabrication et de la demande en médicament a eu lieu. Elle a engendré des délocalisations massives et une forte concentration de la production sur un petit nombre de sites majoritairement dans deux pays.
Près de 70 % des principes actifs, les molécules de base des médicaments, sont fabriqués aux Etats-Unis ou en Asie, sur un nombre restreint de sites.
Les normes de sécurité, les réglementations applicables ne sont pas les mêmes en Asie qu’en Europe. D’où une multiplication d’alerte de pharmacovigilance pour des produits qui n’ont pas bénéficié de toutes les mesures d’assurance qualité requises pour leur élaboration mais vérifié en bout de chaîne. Des milliers de médicaments sont fabriqués et… jetés !
Afin d’optimiser l’investissements, sur une même chaîne de production, plusieurs médicaments peuvent être produits, d’où un besoin de nettoyage efficace pour éliminer toute trace de principe actif avant de produire un autre médicament. Et des erreurs sont faites.
Ainsi, aux Etats-Unis, la seule unité de production du Sinemet, médicament anti-Parkinson, a été contrainte de fermer ses portes, le temps d’une remise aux normes. Pendant ce temps, une pénurie mondiale a eu lieu.
Voilà la raison des pénuries de médicaments à forts principes actifs !
Si le gouvernement ne met pas en place des mesures correctives, ne réagit pas en aidant les entreprises françaises, leader des découvertes de principe actif, nous allons perdre des proches fautes de médicaments disponibles.
Pour y remédier il est nécessaire de relocaliser les sites de production de certains produits en Europe ou en France, et de favoriser l’ensemble de la population à préserver leur santé, avec des règles hygiéno-diététiques qui permettent de limiter l’apparition d’un diabète, par exemple.

C’est une des raisons qui m’a incité à créer l’association Efedel Event pour la promotion de la santé : anticiper, favoriser les bons comportements, se passer de principes actifs non nécessaires quelque fois, pour combattre certaines pathologies, vous donner les rênes pour préserver votre santé.